
Châteauvillain
Petite ville de 1600 habitants située au sud-ouest de la Haute-Marne, à la frontière entre Champagne et Bourgogne. A égale distance de Troyes et de Dijon (100km), à 25 km de Chaumont, Préfecture de la Haute-Marne et à 35 km de Châtillon-sur-Seine, elle est traversée par l’Aujon qui rejoint l’Aube quelques villages plus loin.
Composée d’un bourg-centre, des écarts de la Forge et de Montribourg ainsi que de trois communes associées, Créancey, Essey-les-Ponts et Marmesse, Châteauvillain possède des services et des commerces de proximité qui en font un village agréable à vivre, dans un cadre verdoyant et chargé d’histoire.
Depuis toujours lieu de passage, Châteauvillain fut, jusqu’au XV ème siècle, frontière entre le Royaume de France et le Duché de Bourgogne dont Langres faisait partie. Les traces d’une occupation humaine très ancienne sont nombreuses dans les environs.
Le territoire bénéficie d’un micro-climat, résultat de la présence de buttes du « Haut-Pays » au nord et de la forêt domaniale de 10 000 ha, bientôt Parc National avec la forêt domaniale de Côte-d’Or.
Son nom, Châteauvillain, n’en finit pas d’intriguer.
Son secret vient du latin « Castrum-Villanum ». Ce qui signifie Tour fortifiée pour Castrum et ferme, ou domaine pour Villanum en gallo-romain.
Nous trouvons des traces historiques irréfutables à partir de 1160, date à laquelle Châteauvillain fut la propriété des seigneurs des Broyes, famille noble de l’Aube, qui fit construire un important donjon de pierres à bosses et un château entouré d’une enceinte avec de nombreuses tours, dont on peut encore en voir une partie.
Au fil du temps et selon les périodes de guerre ou de paix, la cité s’étendit et des quartiers virent le jour le long de la rivière ou autour des remparts du XII ème et XIV ème siècles.
Plusieurs familles nobles se sont succédées et plus de 10 blasons ont été recensés.
Des reproductions en sont exposées à la Tour de l’Auditoire.
La lignée de la famille des Châteauvillain débuta par Hugues de Broyes, se poursuivit par Simon le Jeune et dura 422 ans, en ligne directe ou indirecte, mais certains seigneurs laissèrent une trace plus importante que d’autres.
Le cas de Jean l’Aveugle est très révélateur des relations qu’il entretenait avec les Castelvillanois : ayant eu, comme 300 autres chevaliers, les yeux crevés au cours de la croisade avec Saint-Louis, il décida d’affranchir ses sujets par la charte de 1286.
Sous le règne de Louis XIII, Nicolas de l’Hospital, Duc de Vitry, s’illustra par l’élimination de Concini, le favori de Marie de Médicis, mère du Roi. Cette action lui valut la fortune et lui permit de faire édifier un magnifique château. A sa mort en 1644, son épouse lui fit ériger un tombeau monumental dans l’église Saint Berchère, aujourd’hui disparue.
Malheureusement les éléments de ce monument sont dispersés en différents sites : Tour de l’Auditoire, Musée de Chaumont et Musée de Versailles.
Le Duc de Penthièvre, mort en 1793, fut le dernier seigneur de Châteauvillain. Fils du Comte de Toulouse issu des amours de Louis XIV et de Madame de Montespan, il était très aimé de la population et contrairement à d’autres endroits, la révolution n’a pas trop endommagé la ville.
Il faudra attendre le XIX ème siècle pour que le pont-levis soit abattu et la ville « éventrée » par la grande rue qui la traverse de part en part, détruisant entre autres les vestiges du château du Duc de Vitry.
Malgré ces aléas, il subsiste de très nombreux témoignages de la vie de nos ancêtres. Il suffit de se promener dans les rues et les ruelles pour s’en rendre compte. La ville est restée contenue par les bras de l’Aujon et son architecture « intra-muros » n’a presque pas évolué au cours des siècles passés.
On peut aussi aller se promener dans le Parc aux Daims.
A l’origine, il était une réserve de chasse de 272 hectares créée par le fils du Duc de Vitry, dans laquelle les « manants » avaient le droit d’aller ramasser du bois mort. Ils devaient « corvée » à leur seigneur pour l’entretien du mur de pierres sèches, long de 7 km !
Bientôt, ce parc sera aménagé en station touristique forestière pour recevoir les visiteurs à la journée ou en court-séjour, sous le nom d’Animal Explora.